FORUM GAUCHE ECOLOGIE du pays des Herbiers

Haro sur le photovoltaïque ! (30.01.10)

Décision du gouvernement, le 13 janvier dernier, de baisser les tarifs d'achat par EDF de l'électricité solaire photovoltaïque, en totale contradiction avec les envolées lyriques officielles en faveur de la diversité énergétique et la lutte contre le dérèglement climatique.

Ces nouveaux tarifs découragent les installations architecturales innovantes d'intégration au bâti sur le neuf (hors logement) et la majorité des projets d'équipement de bâtiments existants : pour bénéficier d'un tarif d'achat élevé, il faudra remplacer le toit plutôt que de simplement poser les panneaux dessus... Les nouvelles règles vont lourdement pénaliser les nombreux projets en cours en zone urbaine ou sur des bâtiments d'activité agricoles ou commerciaux. En conséquence, les agriculteurs et gérants de supermarché qui auraient construit des installations solaires « trop rentables » ne le feront pas.

Or, selon la Commission de régulation de l'énergie, les énergies renouvelables, avec 64 millions d'euros en 2009, ne constituent que 3% de la Contribution aux charges de service public de l'électricité (CSPE) prélevée sur nos factures. Ce qui gêne apparemment dans cette soit disant « bulle spéculative » du solaire, ce ne sont pas les petits profits mais le développement à grande échelle d'énergies renouvelables que l'on préfèrerait cantonner à un moyen de communication tout en continuant à favoriser les « vraies énergies sérieuses » : le pétrole, le charbon, le gaz et bien sûr le nucléaire.
Le gag : Messieurs Borloo et Sarkozy affirment sans broncher qu'ils tiendront l'objectif européen du « paquet climat-énergie » de 23% d'énergies renouvelables dans la consommation française mais... sans développer les énergies renouvelables.

Face à cela, les régions notamment peuvent mettre en place de véritables paquets climat-énergie régionaux. Il leur faut démocratiser l'accès aux économies d'énergie et aux énergies renouvelables avec des mécanismes financiers adaptés (prêts bonifiés, chèques éco-énergie) et développer des opérateurs publics pour rénover à grande échelle les logements.

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