FORUM GAUCHE ECOLOGIE du pays des Herbiers

Un pseudo jumelage

AFFAIRES ET DICTATURE NE FONT PAS UN JUMELAGE

Comme de nombreux chefs d'entreprise du Pays des Herbiers, M. Albert est tombé sous le charme du dernier grand état communiste : la Chine. Le Président de la Communauté de communes a décidé d'engager une opération "jumelage" avec la ville de Fenghua.

Selon nous, cette opération coûteuse pour la collectivité (23.000 euros) doit être abandonnée pour au moins quatre raisons.

Ce projet ne peut être qualifié de jumelage

En effet, leur charte précise que les jumelages ont pour but de favoriser l'établissement de relations dans tous les domaines entre les habitants des villes signataires : scolaire, sportif, social, économique et surtout culturel, afin de permettre une meilleure connaissance réciproque.

Ici, les populations respectives ne sont pas concernées, il s'agit seulement d'envisager des échanges économiques.

Une confusion entre l'initiative privée et le bien public

Il s'agit donc de faire payer aux contribuables des démarches commerciales qui devraient être normalement financées par les entreprises intéressées.

C'est le genre de dérive que nous redoutions lorsqu'un groupe d'entrepreneurs locaux s'était autoproclamé "commission économique" de la Communauté de communes. On voit aujourd'hui que le lien étroit qui existe entre ce groupe et la réelle commission Economie de la Communauté de communes (chargé de mission commun, …) amène à une confusion des rôles entre les élus et les chefs d'entreprise.

Des risques pour nos emplois

Cette opération peut avoir des conséquences néfastes sur l'emploi local. La Chine est le pays de la contre-façon. Des entreprises françaises (Thomson, Sagem…) ont déjà fait les frais de ces pratiques délictueuses. Car investir en Chine afin d'en pénétrer le marché, c'est aussi créer en même temps ses propres concurrents…

Et puis surtout, sachant que les salaires sont là-bas jusqu'à 60 fois inférieurs aux nôtres, nous pouvons craindre à terme une délocalisation de certaines fabrications.

Une dictature

Enfin, aller faire des affaires en Chine, c'est oublier que ce pays continue de bafouer les normes sociales du travail et les droits humains. Comment le Pays des Herbiers peut-il envisager de se jumeler avec une ville-garnison ? Car Fenghua, selon le Bureau International du Travail, est une ville-atelier, en zone franche d'exportation, où les droits syndicaux sont inexistants et les déplacements réglementés.

C'est aussi aller dans le sens des industriels qui se plaignent que plus la démocratie progresse et plus les coûts de production augmentent. A cause de cela, depuis la fin de la dictature en 1995 en Indonésie, les investissements sont en train de s'envoler vers… la Chine.

C'est enfin aller dans le sens des grands groupes de distribution qui exigent des fabricants chinois des baisses de prix draconiennes pour satisfaire le consommateur occidental. C'est aussi pourquoi, face à cette mondialisation sauvage, il convient que nous soyons de plus en plus nombreux à nous opposer à ces pratiques et à consommer "équitable" en soutenant par exemple l'opération "De l'éthique sur l'étiquette".



03/01/2008
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