FORUM GAUCHE ECOLOGIE du pays des Herbiers

Il est assez rare d'assister à des manifestations ouvrières aux Herbiers. Pourtant, le mercredi 8 juin 2005, on pouvait voir un groupe de personnes en bleu de travail, route de la Roche, devant un panneau : " SAMEDIA tue 31 emplois ".

Par ailleurs, il est fréquent de faire remarquer que notre économie locale doit son dynamisme à un tissu associatif chrétien pourvoyeur en chefs d'entreprise. Mais nous avons trop peu l'occasion de rappeler tout ce que cette économie doit à ses employés et à ses ouvriers, eux aussi créateurs de richesse, pour ne pas revenir un instant sur ce qui s'est passé en juin.

Le groupe Wheelabrator-Allevard, auquel appartient Samedia, a décidé de recentrer ses activités de production sur ses autres filiales allemande et espagnole. Celles-ci seraient mieux organisées pour faire face à la concurrence chinoise.

Par conséquent, les salariés herbretais font les frais de la mondialisation économique sauvage, puisque la course à la baisse des prix a été imposée par cette concurrence asiatique. Il ne s'agit en aucun cas, comme l'a laissé entendre dans un communiqué Véronique BESSE, d'une délocalisation due au " dumping social " d'un autre pays européen. D'ailleurs, l'Allemagne propose en général des salaires supérieurs aux nôtres.

Par ailleurs, nous refusons le fatalisme de Marcel ALBERT. Il apparaît en fait que la stratégie du groupe propriétaire de l'entreprise est actuellement dictée par un seul impératif : vendre ses activités au fonds de pensions le plus offrant (cf. la Tribune du 17 mai 2005). Les licenciements des Herbiers ne relèvent donc pas uniquement, comme l'affirme M. Albert, d'une logique industrielle mais bien plus d'une logique financière. Il s'agit d'attirer les potentiels acheteurs – futurs actionnaires - avec des perspectives de profits élevés quitte à sabrer des emplois ; les licenciements étant considérés comme un élément de gestion parmi d'autres.

Aux Herbiers, cependant, les activités commerciale et logistique de Samedia doivent continuer à se développer. Reste qu'une trentaine de salariés sont sur le carreau. Nous demandons que les pouvoirs publics – et particulièrement le Conseil général – mettent tous les moyens nécessaires en œuvre pour que le plan social puisse être totalement mobilisé avec des aides à la recherche d'emploi, aux entreprises du secteur qui voudraient embaucher, à la formation et à la création d'entreprise s'il le faut.

Il serait enfin pertinent de créer, au niveau du Pays et de son Conseil de développement, une cellule de réflexion destinée à anticiper les évolutions industrielles à venir. Notre économie doit bien cela à ses ouvriers.