FORUM GAUCHE ECOLOGIE du pays des Herbiers

Monsieur le Maire,

Lors du débat d’orientations budgétaires du 29 janvier dernier, nous faisions sensiblement la même analyse de la situation financière que l’an passé.

A savoir, des bases en augmentation (+ 5,8 %) et le maintien d’une capacité d’autofinancement nette (1,8 M€), mais une grosse prise de risque en faisant porter notre très fort développement uniquement sur l’emprunt. Alors que :

• Notre dette par habitant est toujours nettement au-dessus de la moyenne,
• Les taux d’emprunts n’ont pas été aussi élevés depuis longtemps,
• Une forte incertitude pèse sur l'évolution de notre taxe professionnelle.

Ce qui est nouveau, cette année, c’est le montant de cet emprunt : Avec 4 M€, vous faites sauter la banque ! En effet, Il faut mettre cette somme en relation avec les 21 M€ de notre dette actuelle ; c’est-à-dire que vous projetez d’augmenter celle-ci d’un cinquième en une année.

Et parallèlement, cependant, vous décidez de ne pas toucher aux taux d’imposition. Nous y voyons une attitude assez démagogique.

Au-delà du risque mentionné plus haut, ce choix ne nous paraît pas très moral puisque vous faites porter l’effort sur les mandatures futures. Période électorale oblige, sans doute… (Ce sont les mêmes méthodes que l’Etat, que vous dénoncez par ailleurs…) Il nous aurait paru plus judicieux – et équitable – d’équilibrer les choses en augmentant raisonnablement à la fois l’emprunt et la fiscalité, ceci afin d’assumer vos lourds investissements dès aujourd’hui.

Une précision cependant : le tableau de comparaison de nos taux de taxes montre que nous sommes en dessous des moyennes départementale, régionale et nationale pour ce qui concerne la TP, mais au-dessus pour ce qui concerne les taxes ménagères. Nous en déduisons que notre ville a tendance à faire porter l’effort fiscal sur les ménages plutôt que sur les entreprises. (Quand on sait par ailleurs les salaires qui sont pratiqués dans notre région…) Par conséquent, il serait juste que l’augmentation fiscale évoquée plus haut porte d’abord sur les entreprises.

Par ailleurs, Monsieur le Maire, l’impressionnante somme des reports de l’année 2006 (4,6 €) nous amène à vous faire part de notre étonnement et de notre inquiétude. C’est le reflet d’une certaine approximation de votre programmation : beaucoup de travaux commencés, annulés, reportés…, cela représente un coût.

Nous imaginons que cette mauvaise gestion explique la nouvelle technique budgétaire qui consiste à intégrer les résultats de l’année précédente dès le budget primitif. A moins qu’il s’agisse d’une volonté de réaliser un maximum de travaux avant les élections municipales. Quoi qu’il en soit, ce brusque changement est étonnant à un an de la fin de votre mandat.

Nous voulons mettre en évidence, par ailleurs, le fait que nos dépenses en personnel représentent 45 % des dépenses de fonctionnement, alors qu’elles sont de 52 % en moyenne dans les villes de même strate. Par conséquent, nous avons de la marge, sur ce plan, pour optimiser les services à nos concitoyens. Nous pouvons même ajouter – information donnée en commission Finances – que nous ne versons pas plus de subventions aux associations en compensation, contrairement à ce que vous nous avez toujours objecté.

Enfin, une dernière remarque pour ce qui nous concerne : Etienne REMAUD, lors de ladite commission, nous a fait part de son souhait de faire réaliser un audit sur la situation financière de la Ville. Cela nous paraît une excellente chose en soi. Mais il ne faut pas s’y tromper : S’il s’agit de remettre en cause le déficit de certains budgets (social, ou culturel…), nous devrons être capables de mesurer également les effets indirects de ces investissements, lesquels ne sont pas seulement financiers. Et nous devrons donc avoir alors un vrai débat politique.