FORUM GAUCHE ECOLOGIE du pays des Herbiers

Le capitalisme vert et l’agriculture

L’agriculture écologiquement intensive (AEI) vient de tenir colloque à Angers. Il s’agirait dans cette démarche de « passer d’une agriculture intensive en engrais, en produits chimiques, en énergie fossile, à une agriculture intensive en écologie, qui optimise le fonctionnement naturel des écosystèmes. » (OF – 30-31 octobre 2010)

Apparemment, même sévèrement remise en cause, l’agriculture industrielle ne désarme pas. Il y a trop d’intérêts en jeu : gros producteurs, banques, industries agro-alimentaire et agro-chimique, grande distribution, chambres d’agriculture et FDSEA… (voir le texte du 05.03.2010).

Pour commencer, l’expression « intensive en écologie » est un joli oxymore, je trouve. N’y aurait-il pas une légère contradiction à associer ces deux termes ?

Par-dessus le marché, l’article de OF note la dimension financière du procédé, et souligne les accents quelquefois inquiétants ou affleurent spéculation, confiance aveugle dans le progrès scientifique et les biotechnologies tous azimuts. Pour le patron de Be Citizen (!), société de « conseil en environnement et développement durable », l’agriculture doit remplir les assiettes et se substituer au pétrole (agrocarburants). Selon lui, en 2050, 50 % des terres seront dédiées à des productions non alimentaires. Be Citizen a monté, avec la banque Rothschild, un fonds d’investissement qui place ses capitaux dans cette perspective.

C’est peu dire que cette démarche est totalement opposée à la nôtre. Le système productiviste – ici agricole - et sa fuite en avant vers toujours plus de consommation, toujours plus de déplacements, toujours plus de profits n’y est pas remis en cause. Au contraire, elle tente de le sauver. On ne fait qu’y repeindre en vert la logique néolibérale, la loi du profit avant toute chose. Ceci au détriment des hommes, de leur environnement et du vivre ensemble. Veut-on des hectares de colza à perte de vue dans le bocage vendéen, pour que tous les 4x4 de la planète puissent se donner la main ?!!... Et que dire des conséquences en matière de mécanisation, donc d’emprunts nécessaires et de pertes d’emploi ?...

Ce qui se met en place, avec l’AEI, le sera encore une fois au détriment des petits agriculteurs et de l’agriculture paysanne, de proximité, extensive ou bio. C’est pourtant une agriculture respectueuse de la nature, de notre santé, et économiquement viable que ceux-ci sont de plus en plus nombreux à nous proposer. Il serait catastrophique de les couper dans leur élan.

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